Archives de la semaine

Samedi 26 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 



Livre des Actes des Apôtres 28,16-20.30-31.

À notre arrivée à Rome, Paul a reçu l’autorisation d’habiter en ville avec le soldat qui le gardait.

Trois jours après, il fit appeler les notables des Juifs. Quand ils arrivèrent, il leur dit : « Frères, moi qui n’ai rien fait contre notre peuple et les coutumes reçues de nos pères, je suis prisonnier depuis Jérusalem où j’ai été livré aux mains des Romains.

Après m’avoir interrogé, ceux-ci voulaient me relâcher, puisque, dans mon cas, il n’y avait aucun motif de condamnation à mort.

Mais, devant l’opposition des Juifs, j’ai été obligé de faire appel à l’empereur, sans vouloir pour autant accuser ma nation.

C’est donc pour ce motif que j’ai demandé à vous voir et à vous parler, car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes. »

Paul demeura deux années entières dans le logement qu’il avait loué ; il accueillait tous ceux qui venaient chez lui ;

il annonçait le règne de Dieu et il enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans obstacle.


Psaume 11(10),4.5.7.

Le Seigneur, dans son temple saint,

le Seigneur, dans les cieux où il trône,

garde les yeux ouverts sur le monde.

Il voit, il scrute les hommes.


Le Seigneur a scruté le juste et le méchant :

l'ami de la violence, il le hait.

Vraiment, le Seigneur est juste ; il aime toute justice :

les hommes droits le verront face à face.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 21,20-25.

En ce temps-là, Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. » S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait. C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »

Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »

Jésus lui répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. »

Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? »

C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai.

Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour:


Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

moine et évêque

De colombe en colombe (La Colombe et la Ténèbre, trad. Canévet, éd. du Cerf, 1992 ; p. 64-65 ; rev.)


Jésus lui dit : Toi, suis-moi.

[« Lève-toi, viens, ma bien-aimée, ma belle, ma colombe » (Ct 2, 10 ».] La nature divine entraîne l’âme humaine à participer à elle, elle transcende toujours celle-ci d’une façon égale par son éminence dans le bien. L’âme grandit toujours dans sa participation au transcendant et ne cesse jamais de croître ; mais le bien auquel elle participe demeure le même, se manifestant toujours aussi transcendant à l’âme qui y participe toujours davantage.

Nous voyons ainsi le Verbe guider l’Épouse vers les sommets, par les ascensions de la vertu, comme dans la montée d’une échelle. Il lui envoie d’abord un rayon de lumière par les fenêtres des prophètes et les treillis des commandements de la Loi et lui ordonne de s’approcher de la lumière et de devenir belle en prenant dans la lumière la forme de la colombe. Ensuite, quand elle a eu part à ces biens dans toute la mesure où elle peut les contenir, il l’attire à nouveau, comme si elle n’avait encore aucune part aux biens, à la participation de la beauté transcendante. Ainsi au fur et à mesure qu’elle progresse vers ce qui surgit toujours en avant d’elle, son désir augmente, lui aussi, et l’excès des biens qui se manifestent toujours dans leur transcendance lui fait croire qu’elle en est toujours au début de son ascension.

C’est pourquoi le Verbe dit à nouveau : « Lève-toi » (Ct 2, 13) à celle qui est déjà levée, et : « Viens » à celle qui est déjà venue. Celui qui se lève ainsi en effet ne finira jamais de se lever, et celui qui court vers le Seigneur n’épuisera jamais le large espace pour la course divine. Il faut donc toujours se lever et ne jamais cesser de s’approcher dans sa course ; car chaque fois que le Verbe dit : « Lève-toi » et : « Viens », il nous donne la force de monter plus haut.




Vendredi 25 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 


Livre des Actes des Apôtres 25,13-21.

En ces jours-là, le roi Agrippa et Bérénice vinrent à Césarée saluer le gouverneur Festus.

Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi la situation de Paul en disant : « Il y a ici un homme que mon prédécesseur Félix a laissé en prison.

Quand je me suis trouvé à Jérusalem, les grands prêtres et les anciens des Juifs ont exposé leurs griefs contre lui en réclamant sa condamnation.

J’ai répondu que les Romains n’ont pas coutume de faire la faveur de livrer qui que ce soit lorsqu’il est accusé, avant qu’il soit confronté avec ses accusateurs et puisse se défendre du chef d’accusation.

Ils se sont donc retrouvés ici, et sans aucun délai, le lendemain même, j’ai siégé au tribunal et j’ai donné l’ordre d’amener cet homme.

Quand ils se levèrent, les accusateurs n’ont mis à sa charge aucun des méfaits que, pour ma part, j’aurais supposés.

Ils avaient seulement avec lui certains débats au sujet de leur propre religion, et au sujet d’un certain Jésus qui est mort, mais que Paul affirmait être en vie.

Quant à moi, embarrassé devant la suite à donner à l’instruction, j’ai demandé à Paul s’il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé sur cette affaire.

Mais Paul a fait appel pour être gardé en prison jusqu’à la décision impériale. J’ai donc ordonné de le garder en prison jusqu’au renvoi de sa cause devant l’empereur. »


Psaume 103(102),1-2.11-12.19-20ab.

Bénis le Seigneur, ô mon âme,

bénis son nom très saint, tout mon être !

Bénis le Seigneur, ô mon âme,

n'oublie aucun de ses bienfaits !


Comme le ciel domine la terre,

fort est son amour pour qui le craint ;

Aussi loin qu'est l'orient de l'occident,

il met loin de nous nos péchés.


Le Seigneur a son trône dans les cieux :

sa royauté s'étend sur l'univers.

Messagers du Seigneur, bénissez-le,

invincibles porteurs de ses ordres !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 21,15-19.

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »

Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »

Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis.

Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »

Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris




Commentaire du jour:


Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église

2e Homélie sur l'inscription du livre des Actes des apôtres


« M'aimes-tu ?... Sois le pasteur de mes brebis »

      Imitons la conduite des apôtres, et nous ne leur serons inférieurs en rien. En effet ce ne sont pas leurs miracles qui les ont fait apôtres, c'est la sainteté de leur vie. C'est à cela qu'on reconnaît un disciple du Christ. Cette marque, le Seigneur lui-même nous l'a clairement donnée : lorsqu'il a voulu tracer le portrait de ses disciples et révéler le signe qui distinguerait ses apôtres, il dit : « Voici à quoi les hommes reconnaîtront que vous êtes mes disciples ». Quel signe ? Faire des miracles ? Ressusciter les morts ? Pas du tout. Mais à quoi donc ? « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35).

      L'amour n'est pas un miracle, mais une œuvre : « L'amour est l'accomplissement parfait de la Loi » (Rm 13,10)... Ayez donc l'amour en vous et vous serez parmi les apôtres, même au premier rang parmi eux. Voulez-vous une autre preuve de cet enseignement ? Voyez comment le Christ s'adresse à Pierre : « Pierre, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il n'y a rien qui nous fasse obtenir le Royaume des cieux comme d'aimer le Christ comme il le mérite... Que ferons-nous pour l'aimer plus que les apôtres ?... Écoutons le Christ, celui-là même que nous devons aimer : « Si tu m'aimes plus que ceux-ci, sois le berger de mes brebis »... Le zèle, la compassion, le soin, ce sont des actes, non des miracles.





Jeudi 24 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 


Livre des Actes des Apôtres 22,30.23,6-11.

En ces jours-là, Paul avait été arrêté à Jérusalem. Le lendemain, le commandant voulut savoir avec certitude de quoi les Juifs l’accusaient. Il lui fit enlever ses liens ; puis il convoqua les grands prêtres et tout le Conseil suprême, et il fit descendre Paul pour l’amener devant eux.

Sachant que le Conseil suprême se répartissait entre sadducéens et pharisiens, Paul s’écria devant eux : « Frères, moi, je suis pharisien, fils de pharisiens. C’est à cause de notre espérance, la résurrection des morts, que je passe en jugement. »

À peine avait-il dit cela, qu’il y eut un affrontement entre pharisiens et sadducéens, et l’assemblée se divisa.

En effet, les sadducéens disent qu’il n’y a pas de résurrection, pas plus que d’ange ni d’esprit, tandis que les pharisiens professent tout cela.

Il se fit alors un grand vacarme. Quelques scribes du côté des pharisiens se levèrent et protestèrent vigoureusement : « Nous ne trouvons rien de mal chez cet homme. Et si c’était un esprit qui lui avait parlé, ou un ange ? »

L’affrontement devint très violent, et le commandant craignit que Paul ne se fasse écharper. Il ordonna à la troupe de descendre pour l’arracher à la mêlée et le ramener dans la forteresse.

La nuit suivante, le Seigneur vint auprès de Paul et lui dit : « Courage ! Le témoignage que tu m’as rendu à Jérusalem, il faut que tu le rendes aussi à Rome. »


Psaume 16(15),1-2a.5.7-8.9-10.11.

Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge.

J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !

Seigneur, mon partage et ma coupe :

de toi dépend mon sort. »


Je bénis le Seigneur qui me conseille :

même la nuit mon cœur m'avertit.

Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;

il est à ma droite : je suis inébranlable.


Mon cœur exulte, mon âme est en fête,

ma chair elle-même repose en confiance :

tu ne peux m'abandonner à la mort

ni laisser ton ami voir la corruption.


Tu m'apprends le chemin de la vie :

devant ta face, débordement de joie !

À ta droite, éternité de délices !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,20-26.

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.

Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :

moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.

Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.

Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

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Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (1894-1967)

carme, fondateur de Notre Dame de Vie

« Le bon Jésus » (Je veux voir Dieu, éd. du Carmel, 1949 ; p. 77-78)


« Qu’ils soient un en nous » (Jn 17,21)

En sa prière sacerdotale avant la Passion, le Christ Jésus ne fait qu'une demande pour ses apôtres et pour ceux qui croiront en leur parole : qu'ils soient un avec Lui, comme Lui et son Père sont un (Jn 17,21), afin qu'ils puissent voir sa gloire (Jn 17,24). Cela, le Christ Jésus l'exige comme le prix de son sacrifice. Cette unité est le but de l'Incarnation et de la Rédemption. Elle est vitale pour nos âmes et pour l'Église. (…) L'Église c'est le Christ diffusé ou le Christ répandu en ses membres. Elle le prolonge en lui fournissant des humanités de surcroît dans lesquelles il étale les richesses de sa grâce et par lesquelles il continue sa mission sacerdotale ici-bas. La grâce divine, qui ne peut nous venir que du Christ, nous enchaîne au Christ et nous fait du Christ. Ainsi nous sommes au Christ et le Christ est à Dieu. (…)

Tel est le plan de Dieu qui nous enveloppe et les desseins qu'il veut réaliser en nous et par nous. Nous serons du Christ ou nous n'aurons pas de vie surnaturelle ; nous serons Fils avec le Verbe incarné au sein de la Trinité sainte ou nous serons exclus du royaume des cieux. Ces vérités ne doivent pas seulement fournir un aliment à notre contemplation. Puisqu'elles commandent toute l'œuvre divine de la Rédemption et de l'organisation de l'Église, elles doivent présider à la coopération qui nous est demandée à cette œuvre divine. Ces vérités si hautes sont parmi les plus pratiques pour la vie spirituelle et pour l'apostolat.







Mercredi 24 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 


Livre des Actes des Apôtres 20,28-38.

En ces jours-là, Paul faisait ses adieux aux Anciens de l’Église d’Éphèse. Il leur disait : « Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang.

Moi, je sais qu’après mon départ, des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau.

Même du milieu de vous surgiront des hommes qui tiendront des discours pervers pour entraîner les disciples à leur suite.

Soyez donc vigilants, et souvenez-vous que, durant trois ans, nuit et jour, je n’ai cessé, dans les larmes, de reprendre chacun d’entre vous.

Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, lui qui a le pouvoir de construire l’édifice et de donner à chacun l’héritage en compagnie de tous ceux qui ont été sanctifiés.

Je n’ai convoité ni l’argent ni l’or ni le vêtement de personne.

Vous le savez bien vous-mêmes : les mains que voici ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons.

En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »

Quand Paul eut ainsi parlé, il s’agenouilla et pria avec eux tous.

Tous se mirent à pleurer abondamment ; ils se jetaient au cou de Paul et l’embrassaient ;

ce qui les affligeait le plus, c’est la parole qu’il avait dite : « Vous ne verrez plus mon visage ». Puis on l’accompagna jusqu’au bateau.


Psaume 68(67),29-30.33.34c.35a.36.

Ton Dieu l'a commandé : « Sois fort ! »

Montre ta force, Dieu, quand tu agis pour nous !

De ton palais, qui domine Jérusalem,

on voit des rois t'apporter leurs présents.


Royaumes de la terre, chantez pour Dieu,

jouez pour le Seigneur,

Voici qu'il élève la voix, une voix puissante ;

rendez la puissance à Dieu.


Redoutable est Dieu dans son temple saint,

le Dieu d'Israël ;

c'est lui qui donne à son peuple force et puissance.

Béni soit Dieu !


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,11b-19.

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.

Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.

Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.

Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.

Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.

Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.

De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.

Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris




Commentaire du jour:


Saint Cyprien (v. 200-258)

évêque de Carthage et martyr

De l’unité de l’ Église, 5, 7, 23 (trad. P. de Labriolle, éd. du Cerf, 1942 ; p. 11 s.)


« Qu’ils soient un ! »

Il y a une seule Église qui, par sa fécondité toujours croissante, embrasse une multitude toujours plus ample. Le soleil envoie beaucoup de rayons, mais sa source lumineuse est unique ; l’arbre se divise en beaucoup de branches, mais il n’a qu’un tronc vigoureusement appuyé sur des racines tenaces ; d’une source découlent bien des ruisseaux ; cette multiplicité ne s’épanche, semble-t-il, que grâce à la surabondance de ses eaux, et pourtant tout se ramène à une origine unique. Séparez un rayon solaire de la masse du soleil, l’unité de la lumière ne comporte pas un tel fractionnement. Arrachez une branche à un arbre : le rameau brisé ne pourra plus germer. Coupez un ruisseau de la source, l’élément tronqué tarit.

Il en va de même de l’Église du Seigneur : elle diffuse dans l’univers entier les rayons de sa lumière, mais une est la lumière qui se répand ainsi partout, l’unité du corps ne se morcelle pas. Elle étend sur toute la terre ses rameaux d’une puissante vitalité, elle épanche au loin ses eaux surabondantes. Il n’y a cependant qu’une seule source, qu’une seule origine, qu’une seule mère.

Le sacrement de l’unité, ce lien d’une concorde indissolublement cohérente, nous est représenté dans l’Évangile par cette tunique de notre Seigneur Jésus Christ, laquelle n’est point divisée ni déchirée, mais qui, tirée au sort pour savoir qui revêtirait le Christ, arrive intacte à celui qui en devient le maître, sans qu’elle ait été abîmée ni découpée. Le peuple du Christ, lui non plus, ne peut être divisé. Et sa tunique, une, d’une seule pièce, d’un seul tissu, figure la concorde si cohérente de notre peuple, à nous autres qui avons revêtu le Christ.

Indivisible est l’unité ; un corps ne peut perdre sa cohésion ni être mis en pièces, ses entrailles déchirées et dispersées et dispersées en morceaux. Tout ce qui s’éloigne du centre de la vie ne saurait vivre et respirer à part, il perd la substance de son salut.






Mardi 23 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 


Livre des Actes des Apôtres 20,17-27.

En ces jours-là, depuis Milet, Paul envoya un message à Éphèse pour convoquer les Anciens de cette Église.

Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur adressa la parole : « Vous savez comment je me suis toujours comporté avec vous, depuis le premier jour où j’ai mis le pied en Asie :

j’ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et les épreuves que m’ont values les complots des Juifs ;

je n’ai rien négligé de ce qui était utile, pour vous annoncer l’Évangile et vous donner un enseignement en public ou de maison en maison.

Je rendais témoignage devant Juifs et Grecs pour qu’ils se convertissent à Dieu et croient en notre Seigneur Jésus.

Et maintenant, voici que je suis contraint par l’Esprit de me rendre à Jérusalem, sans savoir ce qui va m’arriver là-bas.

Je sais seulement que l’Esprit Saint témoigne, de ville en ville, que les chaînes et les épreuves m’attendent.

Mais en aucun cas, je n’accorde du prix à ma vie, pourvu que j’achève ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’évangile de la grâce de Dieu.

Et maintenant, je sais que vous ne reverrez plus mon visage, vous tous chez qui je suis passé en proclamant le Royaume.

C’est pourquoi j’atteste aujourd’hui devant vous que je suis pur du sang de tous,

car je n’ai rien négligé pour vous annoncer tout le dessein de Dieu. »


Psaume 68(67),10-11.20-21.

Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,

et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.

Sur les lieux où campait ton troupeau,

tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.


Que le Seigneur soit béni !

Jour après jour, ce Dieu nous accorde la victoire.

Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires,

et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,1-11a.

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.

Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.

Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.

J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.

Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,

car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.

Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.

Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.

Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.»

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour:


Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe

La réforme des pasteurs, chap. XXV, n° 134 (Le dialogue, tome 2, trad. J. Hurtaud, éd. Téqui, 1976, p. 137-138 ; rev.)


Ô Dieu éternel, ô Lumière au-dessus de toute lumière et foyer de toute lumière ! Ô Feu au-dessus de tout autre feu, Feu qui seul brûle sans se consumer ! Feu qui consume dans l'âme tout péché et tout amour-propre, Feu qui ne consume pas l'âme, mais la nourrit d'un amour insatiable, puisqu'en la rassasiant, vous ne la rassasiez pas, elle vous désire toujours ; et plus elle vous désire plus elle vous possède, plus elle vous cherche et plus elle vous trouve, plus elle vous goûte, Ô Feu souverain, Feu éternel, abîme de Charité !

Ô Bien suprême et éternel, qui vous a donc porté, vous le Dieu infini, à m'éclairer de la lumière de votre Vérité, moi votre petite créature ? Nul autre que vous-même, Ô Feu d'amour ! L'Amour, toujours, l'Amour seul, vous a poussé et vous pousse encore à créer à votre image et ressemblance vos créatures raisonnables, et à leur faire miséricorde, en les comblant de grâces infinies et de dons sans mesure.

Ô Bonté au-dessus de toute bonté, vous seul êtes souverainement bon ! Et, cependant, vous nous avez donné le Verbe, votre Fils unique, pour qu'il vécût avec nous, en contact avec notre être de corruption et nos ténèbres ! De ce don quelle fut la cause ? L'amour car vous nous avez aimés avant que nous ne fussions. Ô Grandeur éternelle ! ô ! grandeur de Bonté. Vous vous êtes abaissée, vous vous êtes faite petite, pour faire l'homme grand. De quelque côté que je me tourne, je ne trouve qu'abîme et feu de votre Charité.






Lundi 22 mai

7E SEMAINE DE PÂQUES - COULEUR LITURGIQUE: BLANC 

Livre des Actes des Apôtres 19,1-8.

Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul traversait le haut pays ; il arriva à Éphèse, où il trouva quelques disciples.

Il leur demanda : « Lorsque vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu l’Esprit Saint ? » Ils lui répondirent : « Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Esprit Saint. »

Paul reprit : « Quel baptême avez-vous donc reçu ? » Ils répondirent : « Celui de Jean le Baptiste. »

Paul dit alors : « Jean donnait un baptême de conversion : il disait au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire en Jésus. »

Après l’avoir entendu, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus.

Et quand Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues mystérieuses et à prophétiser.

Ils étaient une douzaine d’hommes au total.

Paul se rendit à la synagogue où, pendant trois mois, il prit la parole avec assurance ; il discutait et usait d’arguments persuasifs à propos du royaume de Dieu.


Psaume 68(67),2-3.4-5.6-7ab.

Dieu se lève et ses ennemis se dispersent,

ses adversaires fuient devant sa face.

Comme on dissipe une fumée, tu les dissipes ;

comme on voit fondre la cire en face du feu,

les impies disparaissent devant la face de Dieu.


Mais les justes sont en fête, ils exultent ;

devant la face de Dieu ils dansent de joie.

Chantez pour Dieu, jouez pour son nom,

frayez la route à celui qui chevauche les nuées.

Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.


Père des orphelins, défenseur des veuves,

tel est Dieu dans sa sainte demeure.

À l'isolé, Dieu accorde une maison ;

aux captifs, il rend la liberté.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,29-33.

En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.

Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »

Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !

Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.

Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris




Commentaire du jour:


Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

ermite et missionnaire au Sahara

§ 66, psaume 33 (Méditations sur les psaumes ; éd. Nouvelle Cité, 2002 ; p. 178-179 ; rev.)


Ayez en moi la paix !

Comment obtiendrons-nous la paix ? La paix parfaite se trouve dans le ciel seulement…

Ici-bas nous avons toujours à soutenir la guerre contre le diable, contre notre nature corrompue, contre certains hommes… Mais d’autre part nous devons même ici-bas être en paix : en paix avec Dieu, par l’amour souverain et de lui et de sa sainte volonté, et l’acquiescement parfait à tout ce qui arrive, la parfaite conformité à sa volonté bien-aimée, à cette volonté qui est lui. La paix avec nous-mêmes, en résistant aux tentations, en maintenant notre conscience pure, en n’ayant rien à nous reprocher. La paix avec les autres ; en les aimant, en restant leurs amis même quand ils sont nos ennemis, en priant pour leurs âmes dans le sentiment de l’amitié et de la paix pendant qu’ils nous persécutent ou que nous sommes obligés de leur résister ou d’attaquer leurs erreurs et leurs vices (…).

Un des moyens les meilleurs pour conserver la paix soit avec Dieu, soit avec nous-mêmes, soit avec les hommes : c’est le silence. Il nous recueille, nous donne l’esprit de prière, laisse notre âme libre de prendre son vol vers Dieu, loin des discussions humaines : il favorise ainsi l’oraison, l’union à Dieu, la paix profonde de l’âme qui ne vit plus pour le monde mais est perdue, noyée en Dieu… Le silence nous aide infiniment à avoir la paix avec nous-mêmes : il coupe à la racine bien des péchés et une foule de distractions (…). Il nous aide à garder la paix avec les hommes, en empêchant les discussions, les contestations, les divergences de sentiments, les rapports, les médisances, enfin tous les dissentiments et toutes les mésintelligences, toutes les rancunes qui viennent de la parole (…).

Mon Dieu faites-moi la grâce d’avoir cette paix, la paix de l’âme qui ne cherche que vous, ne veut que vous, se sépare de tous les vains bruits de la terre (…) et trouve en vous la vraie paix, la seule qu’on puisse trouver ici-bas.